mercredi 10 juillet 2019

Les 5 drivers

" Le stress et les défis de la vie nous renvoient à cinq types de préoccupations : faire plaisir, être fort, se dépêcher, faire des efforts, avoir raison ou être parfait."¹

Ces 5 préoccupations sont appelées Drivers parce que nous nous sentons poussés à les mettre en oeuvre de façon automatique et inconsciente. De plus, nous attendons souvent des autres qu'ils les agissent envers nous.

Les 5 drivers
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Ces drivers peuvent être "positifs" quand ils nous mènent à la réalisation de nos besoins, attentes, désirs... mais peuvent aussi s'avérer "négatifs" quand il nous servent à éviter quelque chose qui serait pire selon nous que de répondre à nos besoins. 

Émile préfère faire plaisir à son fils plutôt que de sentir la culpabilité de l'avoir frustré quitte à ne pas répondre à ses propres attentes. Si on lui en fait la remarque, elle répond : je sais bien que ce n'est pas bien, mais cela me fait plaisir de lui faire plaisir ! Elle ne voit pas le problème de ne pas frustrer son fils et de se frustrer elle-même tout en se demandant pourquoi son fils, avec les années, est de plus en plus exigeant et malheureux et pourquoi elle-même à mal au ventre régulièrement.

Le problème avec les drivers c'est qu'ils nous fournissent une compensation immédiate (comme la cigarette, le chocolat, l'alcool, un beignet au pommes...). Nous tombons dans le piège de l'immédiateté au détriment du "bon pour soi sur le long terme". "Après tout, un petit verre pour la route ce n'est pas si grave, on peut bien s'amuser un peu" dit un homme qui ne comprend pas les reproches de sa fille sur son attitude lors de sa soirée d'anniversaire. 

Par contre, il est intéressant de constater que ces drivers peuvent nous aider dans bien des domaines. En effet, un serveur qui répond à un driver dépêche toi peut s'avérer très efficace comme un chirurgien qui a un driver sois-parfait ou encore un secouriste qui a un driver fais efforts...

Alors, bien ou pas les drivers ?

S'ils sont utilisés en toute conscience, dans le but d'une réalisation qui nous tient à coeur dans le respect de soi et de l'autre, alors pourquoi pas ! 

Une méthode pour contrebalancer un driver consiste à :
- en avoir conscience
- choisir de l'activer ou pas
- l'utiliser pour soi-même en premier lieu et pour les autres quand cela est bon pour nous

Par exemple : 

Faire plaisir consiste souvent à se consacrer aux autres plutôt qu'à soi. La personne s'oublie au profit des autres et ne comprend pas les reproches tels que : tu en fais trop, pourquoi as-tu fais cela alors que je ne t'ai rien demandé, tu es trop présente, t'es pas ma mère...
Plutôt que de faire plaisir, il serait plus judicieux de SE faire plaisir prioritairement. Il n'y a rien d'égoïste à cela. Le sacrifice n'est pas très agréable pour les autres. Cela leur amène un poids et une culpabilité dont ils se passeraient bien !

Sois fort consiste souvent à ne pas sentir ou ne pas exprimer la douleur, la colère, la tristesse, la peur... La personne semble être un roc. Si cela lui évite de sentir, cela amène les autres à beaucoup attendre d'elle et penser qu'elle peut se débrouiller seule. Or, celui qui active son driver sois fort le fait justement parce qu'il a besoin d'être soutenu et qu'il n'a jamais trouvé ce soutien. En activant ce driver, vous n'obtenez pas le soutien attendu. 
Plutôt que d'être fort, rendez les autres fort en leur demandant de l'aide ou en leur donnant des responsabilités. Cela vous permettra de prendre soin de vous.

Dépêche-toi consiste à faire les choses au dernier moment ou très rapidement pour ne pas être en retard. Le dépêche-toi peut-être un professionnel de la procrastination ou au contraire a un emploi du temps de ministre. Il arrive en retard ou à l'heure, mais essoufflé (même s'il sort de sa voiture). Plutôt que de se mettre la pression, la personne pourrait apprendre à prendre son temps et apprécier la patience. Définir ses priorités à court et à long terme est un bon moyen de rompre avec le dépêche-toi.

Fais des efforts. Il souffle. La vie à l'air dur. Se lever, aller travailler, réviser un examen est une épreuve. On lui reproche de se noyer dans un verre d'eau. Celui qui fait des efforts met beaucoup de bonne volonté. Il peut réussir au prix de beaucoup d'énergie dépensée, mais souvent il arrive à la seconde place alors qu'il a travaillé plus que le premier. Il pense alors qu'il n'a pas assez fourni d'efforts et c'est reparti pour un tour de manège. La frustration est sa meilleure amie. Plutôt que de faire des efforts pour peu de choses, la personne peut apprendre à se mettre à l'aise, définir ses limites, se respecter tant sur le plan physique que psychologique. Le respect de soi est la clef de celui qui a ce driver intérieur.

Sois parfait ou j'ai raison. La vie a l'air parfaitement réglée. Toujours tiré à quatre épingles, le parfait a déjà tout organisé. Pas de place à l'improvisation. S'il se pose des questions, c'est pour répondre. C'est un excellent manager détestable par sa perfection. Mais le sois parfait est souvent une personne qui a une faible confiance en elle et qui se sent souvent impuissante. C'est pour cette raison qu'elle fait ce qu'il faut. Le revers de la médaille est qu'elle se sent souvent seule et incomprise. L'humour est la clef. Le sois parfait devrait apprendre à aimer ses imperfections et celles des autres et apprendre qu'il peut être aimé imparfait, ne sachant pas, en pyjama, mal coiffé...

L'article de Joseph William Hazell propose un questionnaire pour savoir quels sont vos drivers favoris. Amusez-vous à deux, c'est très instructif. Après quoi vous pouvez lire la fiche des avantages et des inconvénients pour mieux négocier avec vos drivers. L'article date de 1989, mais il reste au goût du jour.

Attention, un driver peut en cacher un autre, se combiner avec un autre ou ne pas être un driver ! 
Quoi ?
Un driver est ce que vous avez compris qu'on attendait de vous. Il n'est pas ce que vous avez décidé de faire pour répondre à ce qu'on attendait de vous (voir décision de vie). C'est pour cette raison d'ailleurs qu'on a tant de mal à s'en débarrasser. Il parait qu'il vaut mieux être loyal que seul. Mais il parait aussi qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné. A vous de faire votre petite soupe personnelle pour trouver le juste équilibre à votre bonheur. 




¹ HAZELL, Joseph William, Les drivers en tant que médiateurs des réactions de stress, A.A.T n° 57 p.2440

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