vendredi 18 janvier 2019

L'image de Soi

Notes et commentaires sur l'article de Valérie Chang & Muriel James : L'angoisse et la projection dans les jeux psychologique et dans les scénarios. Actualités en analyse transactionnelle nº58 p.89.

Selon de nombreuses théories, et de cas clinique, les premières relations interpersonnelles ont un impact sur la construction de l'image de soi.
La façon dont les parents répondent aux besoins de l'enfant va structurer l'image de soi de l'enfant. Bien évidemment, les autres figures parentales vont jouer un rôle dans cette construction.

D'après H. Sullivan ¹, trois types d'image de soi se développe chez l'enfant (et se manifeste chez l'adulte). Bien sûr cette catégorisation en 3 types n'est pas si évidente, notre image de nous peut alterner dans ces trois types, toutefois il semble que l'une l'emporte sur les autres à certains moments. Comme toute typologie, je vous invite à la regarder sur un continuum.

1. Le bon moi
Il se manifeste par un sentiment continu de sécurité et d'estime de soi.
Il se développe naturellement chez les bébés puis les enfants qui sont tendrement aimés et sécurisés et dont on prend soin. C'est à dire les enfants dont les besoins de nourriture, confort, sécurité, intégrité, affectifs, de stimulation et de structure sont remplis.

2. Le mauvais moi
Si au contraire, l'enfant vit dans l'insécurité, avec des adultes dont les attitudes sont négatives vis à vis de l'enfant (moquerie, insulte, négligence, ignorance, surprotection, intrusion, violence, dépendance...) avec un manque de tendresse et de non respect des besoins cités plus haut, alors l'enfant va développer une image de lui négative ou un "mauvais moi" qu'il va afficher ou cacher selon ce qui sera le plus propice pour sa survie et selon ses croyances déjà établies.

3. Le non-moi
Dans certains cas, avant même la possibilité de créer un bon ou un mauvais moi, ou après par déstructuration, l'enfant va développer une non image de lui, ayant du mal se définir ou bien du mal à se sentir intègre. Pour plus de clarté, la personne va vivre la sensation de ne pas être elle, ou incarné ou pas vraiment elle ou encore pourra avoir la sensation de ne pas savoir qui elle est dans sa forme la plus légère.
Cela est le résultat de violences telles que coups, viol, inceste, négligence, accident, problème médicaux qui implique la vie de l'enfant ou d'un contact précoce et prolongée avec une mère angoissée, émotionnellement perturbée, dépressive, suicidaire, maniaco-dépressive ou encore absente pour l'enfant. L'enfant ou le bébé vit une ou des situations qui sont assimilées comme des expériences d'horreur, de terreur ou encore de dégoût ou d'ennui tel qu'elles se traduisent par des manifestations physiques qui peuvent réapparaître plus tard sous forme de cauchemar récurrent, épisodes psychotiques, délire paranoïde, dépersonnalisation, dissociation, confusion intense, angoissé, anxiété.

Il arrive qu'une personne ait commencé à construire une mauvaise image de soi, puis grâce à la rencontre de nouvelles figures importantes pour l'enfant, il ait vécu des expériences développant une bonne image.
Cela est toujours possible à l'âge adulte.
Ma propre expérience me montre que nous pouvons vivre les 3 types d'image de soi. Dans ce cas, je dirais que l'image de soi est fragile. La personne alterne entre des moments où elle a une bonne image de soi (liée a des expériences positives) de moments où elle a une mauvaise image de soi (liée à des expériences d'attitudes négatives vis à vis du soi de la personne) avec parfois ou souvent une image de non moi (liée à des traumatismes non résolus). Ainsi, nous pouvons développer plusieurs types d'image de soi en fonction de nos expériences.
Bonne nouvelle : en développant de nouvelles expériences positives et en s'entourant de personnes aimantes et sécurisantes nous pouvons développer tout au long de la vie une bonne image de soi. C'est donc à nous, grandes personnes d'oeuvrer pour nôtre bien-être en sachant nous entourer et vivre de belles expériences.

¹ SULLIVAN, H. The interpersonnelles theory of psychiatry, New York, Norton, 1953. p.161-165